Aquaserge, un nom qui sonne comme une question et cette ambiguïté se retrouve en pointillé le long de tous les morceaux de ce groupe toulousain à géométrie variable. Un noyau de 5 musiciens ( batterie, claviers, guitare, basse et clarinette basse ) parfois accompagné d'un « orchestre » ( trompette et deux saxophones ). Ça pourrait se classer comme un genre de rock progressive pop psychédélique mais les influences sont tellement nombreuses et les interprétations tellement riches et différentes qu'une tentative de classification serait forcément réductrice. De Robert Wyatt, à Franck Zappa en passant par Pink Floyd, Aksak Maboul j'en passe et des meilleurs le mieux c'est d’écouter au moins deux morceaux (
là et
là ) qui illustrent le grand écart acoustique que nous propose le groupe lors d'un concert. Vu lors de leur passage à Nantes à la Barakason pour leur
dernier album -- « laisse ça être », les anglophones apprécieront le pied de nez -- cela a confirmé tout ce que j’ y pressentais : de
un humour glissant et un amour pour
les morceaux tiroirs qui se décalent pour notre grand plaisir au long de digressions improvisées comme on en voyait dans les grandes années, le tout mené sans fausse note. On se laisse surprendre par la complexité de l'écriture, la richesse rythmique et mélodique et c'est ainsi que je suis tombé sur un de leur précédents album : «
à l'amitié ». Et j'ai pris une tarte comme cela ne m'était pas arrivé depuis le XXè siècle. D'abord des morceaux floydiens au service d'un cinéma
kitsch et
déjanté,
des morceaux qui convient à un hors piste intellectuel et
ce morceau sexuel qui laisse déjà préfigurer la tonalité qu'on retrouvera dans « laisse ça être ».
Voila, c'est un coup de cœur que je partage avec vous, celui de
la musique jouée, ( rien n'est enregistré ) un rock qui vient bousculer la routine accompagné d'une bonne dose
de foutage de gueule et on en redemande.
Amicalement,
Grégoire