Episode IV. Mise à feu.
En résumé: Basses flasques et oscillations parasites ultrasoniques.
Retour à la mine après la trève avec des idées à vérifier.
Les découplages du 250V qui alimente les écrans ainsi que du 100V sont trés largement exagérés.
Les variations de courant d'écran secouent le 250V, mollement à cause du condo de découplage et le 100V tente de suivre.
Le point de fonctionnement du déphaseur, mais surtout du suiveur cathodique ne cessent de se déplacer au gré de la modulation.
Une première manip consistant à réguler le 100V apporte un amélioration notable.
Ayant mis le doigt dans l'engrenage de la régulation, il faut aller jusqu'au bout ainsi que l'avait signalé Osboroff.
Donc:
-Régulation des ecrans avec un TIP50 (ben oui!), la tension de référence étant simplement fournie par un SIOV
(ces composants anti surtensions qui se comportent comme deux Zeners en tête beche)
-Régulation du +100 avec un autre SIOV (sans transistor cette fois).
-Régulation du -100, même méthode.
On en profite pour éliminer les chimiques de découplages devenus inutiles en ne laissant qu'un petit MKP, à tout hasard
(1µF sur le 250V et 0,22µ sur le 100V).
Tout ça pour moins de 3 ecus !
Les SIOV ont un coude moins net que les zeners mais sont beaucoup plus stables en température. De plus elles ne semblent pas générer de bruit.
Le retour sur investissement est fantastique, les basses sont devenues fermes et précises, les voix et autres solistes ne sont plus engluées dans la soupe.
Les oscillations ultrasoniques vers 100 ou 200 Khz m'ont donné plus de fil à retordre.
Les mesures n'étaient pas cohérentes et donnaient des résultats apparamment sans relations avec les manips.
Jusqu'à ce que je réalise que la position du potentiomètre les faisaient apparaitre ou disparaitre et ce quelque soit le niveau fourni par le générateur.
A partir de là, les choses se sont accélérées, le transfo de sortie et la contre réaction étant hors de cause, il ne restait plus que le déphaseur.
D'abord, une anomalie dans les masses: chaque ECF80 avait son propre "retour" vers le centre de l'étoile, or il s'agit en fait d'un seul étage.
L'un des retours supprimés et rendu commun avec celui de l'autre tube a supprimé quasiment toute velléité d'oscillation.
Quasiment toute ! Pot ouvert en grand, le défaut persistait que le générateur délivre ou non du signal.
Puis j'ai débranché le générateur et .... plus rien ! Tout propre !
Je vérifie que le géné ne sort rien et pour ce faire, j'accroche la masse de la sonde du scope près de l'entrée et ... plus rien.
Pourtant, le scope est déjà "à la masse" parce que branché en permanence sur la résistance de charge à un mêtre de là.
Je fait toucher la masse de la fiche du géné avec la masse de la RCA d'entrée: oscillation ...
En désespoir de cause, et à mon corps défendant, j'installe un "étoufoir", en l'occurence 27pF entre les anodes du déphaseur.
Tout rentre dans l'ordre.
Le gain en boucle ouverte s'en trouve réduit de quelques 3dB à partir de 50Khz, l'ampli reste stable avec un taux de contre réaction de 12dB, avec ou sans charge.
Voici donc l'état des lieux:
... et une photo de l'intèrieur !
Les mesures indiquent quelques 25W sur 6 Ohms pour 1% de distortion totale à 1KHz.
Sur 8 Ohms on a encore 22W et sur 4 Ohms on monte à 30W. On constate alors que les grilles des 6L6 passent en positif (donc le "tampon" suiveur cathodique remplit son rôle).
Si on accepte 4% de distortion, la puissance sur 4 Ohms dépasse 35W. On est alors franchement en AB2.
D'autres mesures plus détaillées sont en cours de mise en forme.
L'écoute est maintenant correcte.
Si je peux supporter de l'entendre toute la journée sans avoir envie d'y changer quelque chose, je me mettrais en quete de quelques oreilles objectives.
Yves.