Citation:
Petit couplet personnel sur les délocalisations en Chine ou autres pays a bas coûts de main d 'oeuvre...croyez vous que les donneurs d 'ordre occidentaux, Américains et Européens l 'ont fait pour fuir des contraintes écologiques.... certainement pas ,c 'est avant tout au nom du dieu fric juste pour rire posez vous la question de la moralité des centrales d 'achat de nos chères, très chères grandes surfaces.....nouveaux gansters de nos sociétès dites évoluées...
Disons que les chantres de la politique libérale était dans un esprit "gagnant gagnant" comme l'exige désormais la grossière doxa du management politique au service de l'oligarchie financière.
Ce qui est intéressant c'est de constater la faillite des idées libérales ,issues des Lumières, à savoir que l'homme cherchant son intérêt égoïste participe sans le savoir au bien collectif. De manière plus globale la pensée est la même pour les pays, chaque pays cherchant son intérêt propre participe par enchantement au bien mondial.
Tout ceci étant basé sur la prétention d' une axiologie neutre comme le voudrait une expérience en milieu fermé, ainsi le droit instaure les règles de bonne conduites minimales pour que les circuits fonctionnent.
Dommage maintenant de constater que pour former une société il faille plus que des intérêts minimums vitalistes mais aussi des valeurs collectives abstraites et symboliques.
Au lieu de produire un monde aux intérêts communs le marché commun ne fait qu'accentuer particularismes en tous genres et la revendication ethnique. Le projet libéral produit de la fragmentation : de la famille, de l'entreprise, du pays, du monde et surtout du psychisme des gens qui les constitue.
Donc face aux problèmes il devient difficile de s'entendre, chacun étant persuadé d'être dans son bon droit et de défendre ses intérêts.
Sans un substrat commun et partagé par tous toute initiative est vouée à l'échec, comme le disait à sa manière Pascal. Et ce substrat commun ne peut se réduire à une quête individuelle d'opportunités, de pouvoir d'achat, de revendications ultra sectaires...
C'est parce que le marketing marchand et politique,devenu une force de psychopouvoir, a investi et faconné les esprits qu'il devient impossible de s'entendre sur quoique ce soit, l'autre étant ressenti comme un obstacle systématique à mon espace vital. La joute verbale (rappeurs,forums et autres) est devenue le mode d'expression comme acte narcissique et défensif de mon opinion et non comme échange libérateur de mon égo étroit et de ses obsessions.
On comprend que dans cette atmosphère les décisions qu'elles soient écologiques ou autres deviennent à tout niveaux ingérables.
Donc tout ça pour en arriver à dire que rien ne se fera avant de retrouver des valeurs communes ce que Georges Orwell appelait la "common decency" et c'est pour ça qu'on peut évoquer une crise de civilisation car nos sociétés n'ont plus rien à proposer sur ce registre, l'horizon est aveugle.Le rassemblement autour de valeurs purement négatives ,comme la diminution du taux de CO2, n'est pas suffisant pour stimuler l'exigence requise, au prix fort même de la survie de notre espèce.
Les psychiatres parlent de sublimation pour canaliser les désirs et la philosophie de trans-individuel (savoir,valeurs abstraites, transmissions..) pour que l'individuation se fasse en cohésion avec son milieu, d'ailleurs le trans-individuel est le but et le prolongement de toutes sociétés. Or le marketing stimule le pulsionnel, fragmente le psychisme des individus, la délocalisation enlève le savoir faire pour instituer "la prestation de service", au final c'est le savoir vivre qui disparait.
Pour répondre à Pascal, en Bretagne le tri sélectif est bien implanté, même au fin fond de la campagne où je suis, mais si à la faveur de phares d'automobiliste perdu on peut me voir parfois en robe de chambre et en charentaises la nuit amener mes différents sacs poubelles je n'ai pas encore suivi incognito les bennes pour connaitre le destin de mes déchets. Si je fais la une du journal local je tiendrai en bon libéral Pascal comme seul responsable de mon incarcération et de mon exil honteux vers la ville .
A noter que les parkings de co-voiturage se remplissent de plus en plus à la campagne...